Un jeu original où l'on fait monter les enchères pour ne pas gagner! Car ici les enjeux sont des pénalités que l'on essaie d'éviter. Mais le vice, c'est que l'on ne gagne des jetons de mise qu'en prenant les cartes de pénalité. Dilemme permanent, bluff et influence. Un petit jeu de cartes terriblement retors.
C'est tout simple, il suffisait d'y penser. No merci est un "antijeu d'enchère", où les joueurs paient pour ne pas gagner les lots, car chaque lot est une pénalité! La mécanique est réduite à sa plus simple expression: je surenchéris ou je prends la pénalité.
C'est le calcul des pénalités sur les séries de cartes consécutives qui apporte une dimension forte du jeu. Si j'ai la carte 29 et que le 30 sort, je suis le seul à ne pas être ennuyé par le lot, alors que les autres joueurs veulent fuir la pénalité de 30. Pas la peine de me ruer sur la carte, je place un jeton pour "relancer d'un tour", en attendant que les adversaires y placent un beau tas de jetons. Bien sûr, il faut savoir ne pas aller trop loin de peur de se faire rafler le magot. Toute la psychologie est là!
Autre élément vicieux de la règle: les 9 cartes écartées à l'aveugle. Si j'ai la carte 29 et la 31 sort, je peux la prendre en espérant voir sortir la 30 plus tard dans la partie. Le problème est que je ne sais pas si elle est en jeu ou si elle est écartée. Bien sûr, je n'ai aucun moyen de le savoir, mais ça crée un sacré dilemme quand je vois le tas de jeton grossir sur la carte 31. Quelle sera la quantité de jetons qui me fera craquer?
No merci est un jeu tout léger mais en même temps très prenant, plein de psychologie et de prise de risque. Le dilemme permanent introduit pas mal de discussion, et en fait un excellent jeu d'ambiance.
Les raisons d'aimer
Une mécanique simple et limpide qui crée pourtant une tension permanente.
Le dilemme incite à la discussion et à la persuasion, le niveau d'ambiance est excellent.
Le jeu est abordable par tous les publics et pratiquement tous les âges.
La présentation est excellente et efficace, le prix est tout petit, aucune excuse pour s'en priver.
On pourra reprocher
La part de hasard des cartes écartées à l'aveugle peut parfois créer des
frustrations. Toutefois elle apporte beaucoup de piment à l'esprit du jeu, et dans cette optique elle est indispensable.
Mélanger les cartes et en écarter 9 sans les regarder. Placer les 24 cartes en pile au centre de la table, faces cachées.
Chaque joueur prend 11 jetons et les place visiblement devant lui. Choisir le premier joueur.
Le tour de jeu
Le premier joueur retourne la première carte et la place à côté de la pioche. En commençant par le premier joueur et en suivant le tour de la table, chaque joueur doit effectuer une des deux actions suivantes:
Refuser la carte:
Le joueur doit placer un de ses jetons sur la carte.
Si le joueur n'a pas de jeton en réserve, il ne peut pas refuser la carte.
Accepter la carte:
Le joueur prend la carte et la place visiblement devant lui.
Le joueur prend aussi tous les jetons sur la carte et les ajoute à sa réserve de jetons.
Le joueur devient le premier joueur pour le tirage de la carte suivante.
Fin de la partie
La partie se termine lorsque les joueurs ont pris toutes les cartes.
Chaque joueur calcule ses points de pénalité de la manière suivante:
Chaque carte donne autant de points de pénalité que sa valeur.
Lorsque le joueur possède des séries de cartes de valeurs consécutives,
seuls les points de pénalité de la carte de plus petite valeur sont pris en compte. Par exemple, si le joueur possède 18, 19 et 20, il ne prend que 18 points de pénalité.
Du total des points de pénalité, chaque joueur défalque 1 point par jeton dans sa réserve.
Le joueur ayant le plus petit total de points de pénalité gagne la partie.
0 article
