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Caylus

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Caylus (couverture)

En 1289, pour consolider les frontières du royaume de France, le Roi Philippe le Bel décide de faire construire un nouveau château. Les ouvriers et les artisans affluent par dizaines, attirés par la fortune que peut leur apporter ce formidable ouvrage. Autour du chantier, une ville émerge lentement. Les joueurs incarnent des maîtres d'œuvre qui développent les infrastructures de la ville, gèrent leurs ouvriers, deniers, ressources et or, et contribuent au développement de Caylus pour gagner le prestige et les faveurs du roi.

Un jeu de William Attia,
illustré par Arnaud Demaegd,
édité par Ystari Games (2005)

As d'Or Jeu de l'Année
Finaliste (2007)
Deutscher Spiele Preis
Jeu de l'année (2006)
Golden Geek Awards
Jeu de l'année (2006)
International Gamers Award
Jeu de l'année "Jeux multi-joueurs" (2006)
Nederlandse Spellenprijs
Jeu de l'année (2006)
Spiel des Jahres
Prix spécial "Jeu Complexe" (2006)
Tric Trac
Tric-Trac Cup d'Argent (2010)
Tric Trac
Tric-Trac Cup demi-finaliste (2014)
Tric Trac
Tric-Trac d'Or (2005)
Disponibilité:Plus disponible à la vente
Cote cœur de NIM:
Cote cœur joueurs:
(7 avis)
Joueurs:2 - 5
Âge:à partir de 12 ans
Durée:Long (<90 min)
Public:un adulte (16 ans et +)
 
Type:Jeu de construction et de gestion
Thèmes:Château
Développement
France
Histoire
Moyen-age
Urbanisme / Construction
Ville
 
Complexité:   très complexe
Réflexion:   très concentré
Stratégie:   très stratégique
Interactivité:   très interactif
Convivialité:    
Contrôle:   grand contrôle
Thème:    
Graphisme:   joli graphisme
Matériel:   bon matériel
 
Top Jeux de société pour joueurs passionnés
Top Jeux de société pour un adulte (16 ans et +)
Top Jeux de société de stratégie
 
Autres sélections:Jeux de société - pour 2 joueurs

Galerie photo


Un aperçu général du plateau de jeu.

L'avis de NIM

Un historique d'Ystari - Il y a un an, Cyril Demaegd proposait Ys, un jeu de sa création publié sous son propre label: Ystari Games. Il présenta son jeu au salon d'Essen 2004 et rencontra un grand succès. C'est pour cette raison que la nouvelle production d'Ystari Games était attendue impatiemment cette année. Pour ce "cru 2005", Cyril nous propose un jeu de William Attia: Caylus. L'attente des joueurs est largement récompensée: Caylus fait l'effet d'une bombe ludique dans le petit monde des joueurs passionnés. Soyons clairs: on ne parle pas ici de faire trembler le Monopoly, ce n'est pas d'un boum commercial mais un boum de ravissement des amateurs de sensations ludiques intenses. A l'heure où j'écris ces lignes, Caylus est entré dans le top 5 de l'énorme base de donnée ludique Boardgamegeek, ce qui lui assure une attention énorme du monde des joueurs et, je l'espère de tout cœur pour Cyril et son équipe, la perspective de poursuivre l'aventure avec des jeux de ce très haut niveau de qualité. Trêve d'introduction, rentrons dans le sujet qui nous préoccupe: quid de Caylus?

L'histoire de Caylus - Nous sommes en 1289. Philippe le Bel (dont je parle brièvement dans la section culturelle plus bas sur cette fiche) poursuit la consolidation de son royaume et projette la construction d'un château à Caylus. Pour l'instant, Caylus n'est qu'une modeste bourgade dans le sud-ouest de la France mais, bientôt, les ouvriers et artisans affluent, attirés par l'ampleur du travail et les revenus qu'apportera la contribution à l'ouvrage. Chaque joueur est un maître d'œuvre (probablement un noble ou un bourgeois) qui débarque à Caylus à la recherche de reconnaissance (de "points de prestige") et de faveurs du Roi. Pour cela, les joueurs vont développer la ville autour du château, produire les ressources nécessaires à la construction du château ainsi qu'au développement de nouveaux bâtiments artisanaux, résidentiels ou de prestige dans la ville aux alentours. Bientôt, Caylus fourmille d'activité de maîtres d'œuvre en compétition pour la reconnaissance du Roi.

Tout nouveau tout chaud - Séduit par le thème et par la règle du jeu publiée sur le site d’Ystari Games, je me suis rué sur les exemplaires proposés pour la première fois au salon d'Essen 2005. Le jeu est donc très récent et je n'ai donc pas pu jouer plus d'une dizaine de parties pour l'instant (début novembre 2005). Le jeu est d'une telle richesse qu'une dizaine de parties ne suffisent pas à découvrir toutes ses subtilités. Ce qui en soi est déjà une bonne nouvelle qui devrait vous mettre l'eau à la bouche, non?

Economie en circuit fermé - Caylus vous immerge dans un petit monde économique (presque) en circuit fermé. Les joueurs reçoivent une dotation de départ, composée de quelques maigres deniers et 2 ressources. Les deniers paient les ouvriers. Les ouvriers utilisent les bâtiments existants pour produire ou transformer des ressources. Ils utilisent ensuite les ressources produites pour construire des nouveaux bâtiments (et augmenter la capacité totale de production) ou contribuer à la construction du château. Chaque construction d'un nouveau bâtiment ou du château rapporte des points de prestige, mais aussi des faveurs du roi ou des deniers. L'économie locale se développe, les bâtiments artisanaux se multiplient puis, petit à petit, les premiers quartiers résidentiels et constructions de prestige apparaissent, rapportant toujours plus de deniers et de prestige à leur propriétaire. Caylus est relativement long à expliquer au départ, mais apparaît finalement comme une suite logique et intuitive d'actions (par exemple, denier -> ouvrier -> bâtiment -> ressource -> château -> points de prestige).

La richesse stratégique - La richesse de Caylus, c'est qu'il existe plusieurs chemins possible pour obtenir des points de prestige, et donc plusieurs stratégies plus ou moins spécialisées pour parvenir à ses fins. Ce qui fait encore plus la richesse de Caylus, c'est que chaque stratégie peut être gagnante ou perdante selon le contexte dans lequel elle est appliquée. Par exemple, si tous les joueurs visent la même stratégie de développement du château, la partie ne tournera pas bien, car la partie risque d'être pauvre en ressources par manque de développement de la ville, donc la construction pénible et les gains trop faibles. Si personne ne réagit, l'issue de la partie sera relativement aléatoire, ce qui est un comble pour un jeu sans hasard. Par contre, si un joueur profite de cette opportunité pour se développer dans la ville, il contrôlera le plus grand nombre de bâtiments, donc paiera ses ouvriers à bon compte pour poursuivre sa progression et profitera des cadeaux de points de prestige de ses adversaires. Il a toutes les chances de gagner la partie si les adversaires ne réagissent pas. A contrario, si les joueurs se concentrent trop sur la ville, un joueur pourra éviter les querelles et profiter de la richesse en ressources pour se spécialiser sur le château. La meilleure stratégie est donc souvent d'agir à contre-courant de la spécialisation adverse, mais elle ne fonctionne que si les adversaires ne la remarquent pas ou encore n'appliquent pas leur propre contre-spécialisation mieux que vous. Bref, il est impossible de faire le tour des possibilités de Caylus en quelques parties, ce qui m'offre le plaisir de jouir de ce jeu pendant de nombreuses heures. Que dis-je? De nombreuses années plutôt, car j'ai déjà joint Caylus aux côtés de mes autres "gros" jeux fétiches que sont Java, Tikal, Tigre et Euphrate ou les jeux du projet GIPF, autant de jeux d'une richesse infinie.

Un mot sur le graphisme - Impossible de parler de Caylus sans parler du graphisme. Le dessin est élégant, les couleurs vives et saturées sont un plaisir pour l'œil. Le dessin est volontairement "texturé", il a un air de dessin sur toile qui me plait beaucoup. Mais le plus important, c'est de souligner que Caylus est un exemple d'ergonomie pour le joueur. La règle décrit une symbolique très simple (les ressources, l'or, les deniers, les points de prestige, les faveurs du roi), qui se décline partout sur les éléments du jeu et permet d'identifier leur fonction en un coup d'œil. L'agencement du plateau suggère la séquence du tour, les icônes sur le plateau et les tuiles rappellent le coût et les bénéfices des actions. Après un tour de jeu, tous les joueurs sont déjà immergés dans la partie (j’en ai la confirmation après plusieurs démonstrations). La boîte du jeu, comme celle d'Ys, est le point faible, son illustration ne suggère pas grand chose du jeu qu'elle abrite, ce qui a pour inconvénient qu'une personne non informée ne sera pas spontanément attirée par la découverte du jeu.

Un mot sur le matériel - Tout comme le graphisme, le matériel est d'excellent qualité (à l'exception des deniers en plastique, pas jolis et mal découpés). J'aime particulièrement les tuiles, de belle épaisseur, l'impression bien calibrée et la découpe parfaite. Un exemple que devraient suivre d'autres éditeurs.

A qui s'adresse le jeu? - Sans la moindre hésitation à tout amateur de jeu de réflexion. Mais attention de ne pas tomber dans le cliché de "gros joueur". Je connais des personnes qui ne sont pas trop joueuses au départ et qui ont été bouleversées par Caylus. La condition, dans ce cas-là, est la présence d'un joueur confirmé (qui pratique régulièrement des jeux et/ou qui connaît déjà Caylus) pour introduire le jeu. Pour vous aider à cette introduction, j'ai préparé une feuille A4 qui résume les éléments essentiels de la règle du jeu en un coup d'œil. Donc, si vous avez environ 2 heures (compter entre 1h30 pour 2 joueurs et 2h30 pour 5 joueurs) et des amis candidats pour s'investir dans un jeu, proposez-leur donc Caylus

Bravo à William Attia et longue vie à Caylus et à Ystari Games!

Les raisons d'aimer

  • La splendeur du graphisme et du matériel.
  • L'ergonomie exemplaire, grâce aux multiples indications symboliques sur les éléments du jeu.
  • Du pur bonheur de réflexion stratégique et de gestion d'une économie en circuit fermé.
  • Les possibilités multiples de gagner des points de prestige, qui permettent de développer des parties avec des axes différents de spécialisation et qui ne se ressemblent jamais.
  • L'activation des actions bâtiment par bâtiment, en suivant le chemin qui descend depuis le château. Non seulement elle est visuellement attractive, mais elle permet surtout de planifier des séquences d'actions (utiliser la production des bâtiments en amont pour réaliser les constructions ou les transformations des bâtiments en aval par exemple).
  • L'ordre du tour non prédéterminé par la place des joueurs autour de la table. A tout moment les joueurs peuvent payer pour modifier leur position dans l'ordre du tour.
  • La cadence du jeu rythmée par le déplacement du bailli (une fois de plus visuellement attractive), influençable par les joueurs pour accélérer ou ralentir les décomptes intermédiaires ou la fin de la partie.
  • La restriction d'un seul ouvrier par bâtiment, ce qui oblige à adapter les choix tactiques d'un tour en fonctions des places encore disponibles.
  • Le prix variable des ouvriers en fonction du nombre de joueurs qui ont déjà terminé leur tour de pose. C'est un élégant mécanisme d'auto-équilibrage du jeu (plus un joueur riche dépasse les autres joueurs, plus ses frais de pose augmentent), et qui évite la spirale des joueurs riches qui deviennent sans cesse plus riches.

On pourra reprocher

  • Les deniers en plastique pas trop jolis (des pièces comme à Manilla seraient parfaites ;-) )
  • Le temps passé à la première lecture de la règle, alors qu'en deux tours de jeu la mécanique apparaît dans toute sa simplicité.

Télécharger la règle de jeu en une page

Document: la règle du jeu résumée en une seule page! Idéale pour démarrer les premières parties

Téléchargement:

Consigne de fabrication et d'utilisation: Imprimer le document sur feuille A4.

Avertissement: Ce document est mis à votre disposition gratuitement par Jeux de NIM pour un usage exclusivement privé. Toute autre utilisation (incluant entre autre la vente, l’offre conjointe à une vente, la distribution lors de manifestations publiques) est interdite sans l’accord écrit de Jeux de NIM - NIMCONSULT S.P.R.L. Les illustrations de ce document qui sont reprises des illustrations ou des éléments du jeu sont et restent la propriété de leurs propriétaires. Le jeu, la règle du jeu originale et les illustrations du jeu sont la propriété des auteurs, illustrateurs, éditeurs et distributeurs respectifs.

La page culturelle

  • Caylus: Caylus est un village médiéval du sud-ouest de la France.
  • Philippe le Bel: (1268-1314) Philippe le Bel est un des artisans de l'unité française au Moyen-âge, qu'il favorise en créant une lourde administration et en construisant beaucoup pour démontrer sa puissance. Il crée un embryon de citoyenneté, favorise la noblesse et la bourgeoisie pour qu'elles lui soient soumises et ainsi affaiblir les seigneurs locaux. Le développement administratif du pays lui coûte très cher, il lève de nombreuses taxes qui font grogner le peuple, expulse les juifs du pays et s'empare de leur biens, lève des taxes contre le clergé, arrête les Templiers et s'empare de leurs biens. Il construit beaucoup pour démontrer sa puissance, il annexe beaucoup de régions sans même mener de guerres grâce à cette démonstration. Il mène par contre d'autres guerres qui ne sont pas toutes fructueuses: on connaît les mâtines de Bruges et la bataille des Eperons d'Or en "Belgique".
  • Bailli: En France, au moyen-âge, le bailli est un représentant du roi, investi de pouvoirs administratifs et judiciaires, en première instance ou en juge d'appel du prévôt.
  • Prévôt: En France, au moyen-âge, le prévôt est un officier de justice subalterne chargé de juger en première instance les causes qui ne relèvent pas de la juridiction du bailli.

L'avis des joueurs

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flyingmat TOP 10 CONTRIBUTEURS

33 avis - 66 notes - 5ème contributeur
posté le 11/09/2013

muemjoapno

4 avis - 163 notes - 14ème contributeur
posté le 20/02/2012

Beru

2 avis - 124 notes - 19ème contributeur
posté le 01/12/2012

philiper

2 avis - 67 notes - 28ème contributeur
posté le 16/05/2014

Yuki

1 avis - 41 notes - 43ème contributeur
posté le 07/03/2012

Nombre de parties: quelques parties jouées (2-5)

Ludodav

0 avis - 40 notes - 47ème contributeur
posté le 01/03/2017

Annick Meulders

0 avis - 19 notes - 81ème contributeur
posté le 13/04/2020

Reportage photo

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