Iquazù
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Vous pénétrez courageusement dans le lieu le plus dangereux du pays des cascades pour mettre vos pierres précieuses à l’abri. Sur la falaise masquée par la cascade d’Iquazú, elles sont protégées des intrus. Celui qui utilise habilement ses cartes pour poser les pierres précieuses de sa couleur sur les meilleurs emplacements gagnera cette partie!
Un jeu de Michael Feldkötter,
illustré par Stephanie Böhm,
édité par Haba (2017)
| Disponibilité: | Plus disponible à la vente |
On connait bien l'éditeur Haba pour ses jeux en boîtes jaunes destinés aux plus jeunes enfants. Il y a 2 ans, Haba démarrait une nouvelle gamme de jeux pour les "plus grands". Ce ne sont pas des jeux bien difficiles, mais ils s'adressent à des joueurs à partir de 8 ans, tout en étant agréables pour les adultes aussi. Bref, le coeur de ce que l'on appelle habituellement les "jeux familiaux".
Les premiers opus de la gamme ont tapé dans le mille. En particulier, Odyssée Land et Karuba sont deux excellents jeux qui ont rencontré un grand succès.
A mon avis, Iquazu peut rejoindre le duo "best of" de la gamme. Iquazu est un jeu de placement/majorité très simple en règles de jeu, et tactiquement malin et original à jouer. Il ne surprendra pas les joueurs confirmés, mais il a le mérite d'avoir une mécanique magnifiquement mise en scène par cette chute d'eau qui "s'ouvre" au fur et à mesure de la progression du dragon. Le tout est agrémenté d'un beau matériel et d'illustrations qui font forcément penser au peuple bleu du film Avatar.
Le principe du jeu - Chaque joueur représente un clan qui va abriter ses pierres les plus précieuses derrière le rideau d'une violente cascade d'eau. La cache n'est accessible que lorsque le dragon s'interpose devant le mur d'eau. Au cours de la partie, le dragon avancera progressivement, de gauche à droite, au fur et à mesure que chaque colonne de pierres précieuses sera remplie.
En pratique, la progression est joliment mise en scène. Un cadre cartonné, surplombé par le dragon, crée une fenêtre sur le niveau inférieur du plateau. Les joueurs posent leurs pierres précieuses dans cette fenêtre d'eau. Chaque fois que la première colonne de pierres précieuses est complète, les joueurs réalisent un décompte intermédiaire, puis font glisser le dragon d'une colonne vers la droite.
Ce faisant, les colonnes dans le cadre se sont donc déplacées: l'ancienne deuxième colonne du cadre devient la première colonne et ainsi de suite. Une nouvelle colonne est apparue, gorgée de jetons bonus qui seront gagnés lors du prochain décompte.
Comment les joueurs font-ils pour poser leurs pierres précieuse? C'est très simple. A votre tour de jeu, vous avez le choix entre deux actions possibles: ou bien vous piochez 4 cartes, ou bien vous jouez une ou plusieurs cartes pour poser une et une seule pierre précieuse.
Les cartes représentent les couleurs des emplacements dans la cascade: bleu, blanc et orange. Si vous jouez une carte bleue, vous pouvez poser une pierre sur un emplacement bleu de la première colonne. Si vous jouez 2, 3, 4 ou 5 cartes de couleurs identiques, vous pouvez poser votre pierre sur la colonne 2, 3, 4 ou 5. Plus vous posez loin, plus ça coûte cher. C'est logique, puisque les pierres posées le plus loin restent visibles plus longtemps: en posant une pierre en colonne 5, vous la faites participer aux 5 prochains décomptes.
Et ce décompte, en quoi consiste-t-il? C'est aussi très simple. Lorsque la première colonne de la cascade est complète, on procède à un décompte de la colonne, ainsi qu'à un décompte par ligne.
Pour le décompte par colonne, on compte le nombre de pierres précieuses posées par chaque joueur. Le joueur qui a posé le plus de pierres gagne le plus gros score indiqué sous la colonne. Le joueur suivant gagne le deuxième score et ainsi de suite.
Pour le décompte par ligne, on compte aussi le nombre de pierre précieuses ligne par ligne. Sur chaque ligne, le joueur qui a posé le plus grand nombre de pierres gagne le jeton bonus qui se trouve au bout de la ligne. Le jeton bonus permet soit de piocher des cartes, de rejouer un tour, ou de gagner un bonus de points de victoire à la fin de la partie.
Vous savez (presque) tout!
L'avis de NIM - Pour un jeu qui s'avère très simple à jouer, nous avons pris beaucoup de plaisir à jouer. D'abord parce qu'il est magnifiquement mis en scène. Mais aussi parce qu'il s'avère malin: gérer son stock de cartes, sa position majoritaire en lignes et en colonnes nécessite d'avoir un regard sur tout à la fois. Et pourtant, malgré sa richesse tactique, le jeu se résume à une action toute simple: piocher ou poser une pierre. C'est ce qui le rend fluide, agréable, et jouable avec des joueurs oocasionnels ou avec des enfants à partir de 8 ans.
Comme le tirage des cartes influences les possibilités de pose, on pourrait craindre que la dimension tactique soit anéantie par le hasard. En pratique, ce n'est pas le cas du tout. Avec seulement 3 types de cartes, il y a toujours quelquechose à faire: avec des cartes identiques, vous pouvez viser la pose au loin, avec des cartes différentes, la pose plus près. Si vous jouez plus près, vous dépensez moins de cartes et donc vous piochez moins souvent. Si vous jouez plus loin, vous piochez plus souvent, mais vous prenez des options plus stratégiques. Bref, il y a toujours quelquechose à faire à chaque tour de jeu.
En bref, un excellent jeu tactique, familial, et superbement mis en scène dans la collection des jeux "pour plus grands" de Haba.
Les raisons d'aimer
- Une présentation absolument superbe!
- Une mécanique de jeu joliment mise en scène
- Un bon équilibre à la croisée des chemins entre opportunisme des cartes et stratégie de placement à quelques tours d'avance
- Des majorités multiples à gérer simultanément: choix, dilemmes et frustrations!
- Une mécanique de jeu très accessible: on peut facilement y jouer en famille ou avec des amis à qui on vient d'expliquer les règles du jeu
On pourra reprocher
- Forcément un peu de chance dans le tirage des cartes, mais pas tant que ça après tout
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