24/10/2017: Essen 2017: la grande fête des jeux de société
Chez Catch Up Games, voici l'excellent Paper Tales, un jeu de cartes, qui se choisissent en draft (à la façon de 7 Wonders: je choisis une carte et je passe le reste à mon voisin), et qui se combinent pour construire ou combattre ses voisins de tables. On ressent une familiarité avec 7 Wonders, mais Paper Tales se place dans un registre un peu plus léger, plus rapide, plus tactique. Je vais clairement en parler plus en profondeur, mais pour ceux qui veulent le découvrir, il sera présenté au Festival Jeux de NIM du dimanche 5 novembre 2017, et il y aura même un sympathique tournoi où il sera possible de le gagner! |
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Une autre superbe sortie se passe chez Blam! (l'éditeur de Celestia): elle s'appelle Time Arena. Time Arena est un jeu d'affrontement entre deux équipes de figurines de guerriers fantastiques. Ce n'est a priori pas trop mon style, mais l'ingrédient magique qui épice le jeu et le rend vraiment amusant, c'est le temps. En effet, une partie se termine forcément dans les 10 minutes. Pire: chaque joueur a droit à 5 minutes de partie et c'est tout! Ce temps se mesure avec un minuteur si vous en avez un, ou bien avec une application compagnon qui se charge sur appareil iOS ou Android. Ca ne paraît pas révolutionnaire mais il y a encore plus drôle: les personnages se font facilement dézinguer lors de cet affrontement. Un personnage éliminé ne l'est que pour un temps limité qui dépend de sa couleur: 30, 45, 60 ou 90 secondes. Ce temps, vous le mesurez avec un sablier fourni avec le jeu. Les joueurs attachés à une mesure ultraprécise du temps pourront remplacer les sabliers par un chronométrage dans la même appli compagnon, mais ils y perdront un peu le fun de la manipulation des sabliers. |
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La photo précédente et celles-ci sont des versions de luxe surdimensionnées pour les démos. Le vrai jeu a une qualité plus simple pour être abordable, bien sûr! (la version surdim vous coûterait environ 2500€) |
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Voici Time Arena en version originale. Deux originalités particulières. D'une part, les personnages sont interchangeables pour modifier les équipes d'une partie à l'autre. Bonne idée! D'autre part, le plateau de jeu est réversible, l'autre face propose des portails de téléportation et un plus petit nombre de bases d'apparition des personnages. Dans le jeu de base, on gagne la partie de 2 façons. Soit en détruisant le totem de l'adversaire (qui se trouve derrière la ligne de départ), soit par épuisement du temps de l'adversaire. Avec la face de jeu experte, il y a une troisième façon de gagner: en bloquant les bases d'apparition des personnages adverses. A noter enfin que le jeu peut se jouer avec une règle de jeu de découverte, avant de passer à la règle complète. Bref, ça en fait un jeu bien riche en possibilités, et très prenant à jouer. J'en ai essayé une partie, j'ai perdu, mais je me suis super bien amusé! |
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Time Arena |
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Thibaut Quintens est sur le salon pour présenter un jeu dont il est éditeur chez Act in Games. On connaît surtout Act in Games pour les jeux que Thibaut a créés en compagnie d'Olivier Grégoire: Piratoons et Aya. Mais Feelinks a été un coup de coeur que Thibaut a absolument voulu éditer. Feelinks est un jeu très particulier. Sans le dénier, je dirais d'ailleurs que je l'imagine plus comme un outil de communication qu'un jeu dans le sens classique du terme. Il est un jeu dans le sens où il vous met au coeur d'une situation fictive, et qu'une règle vous invite à explorer vos propres émotions ainsi que celles de vos partenaires de jeu s'ils étaient confrontés à la situation positive ou négative en question. Feelinks peut se jouer en pure dilettante, de préférence entre joueurs qui se connaissent bien, pour explorer ou approfondir vos connaissances mutuelles à propos de vos expériences, vos aspirations, vos émotions etc. Mais Feelinks peut aussi s'utiliser comme matériel de "Serious game" comme on dit, dans le cadre de team building, ou dans le cadre d'un groupe de personnes qui l'utiliseraient pour explorer leurs sentiments face à une situation qu'elles projettent de vivre. Imaginez que vous décidiez de vous expatrier et redémarrer à zéro dans une nouvelle région du monde. Vous pensez tout savoir de comment vous pourriez le vivre? Vous pensez savoir ce que vont ressentir ceux qui vont vous accompagner ou ceux qui vont rester? Et si vous décidiez d'explorer vos sentiments sur la question en utilisant Feelinks comme matériel d'échange? Feelinks, c'est un peu tout ça, un jeu d'expérience émotionnelle. |
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J'ai passé un moment très agréable en compagnie de David Perez, qui est à la fois éditeur (The Flying Games) et coauteur du jeu Little Big Fish que vous apercevez sur la photo (l'auteur-éditeur et le jeu). Un moment agréable parce que non seulement David est très sympathique, mais aussi parce qu'il présente de très bons jeux (et je ne soulignerai même pas qu'il a la courtoisie de me laisser gagner :-) ). J'ai adoré Little Big Fish. Un jeu de réflexion pour deux joueurs. Et si le mot réflexion vous fait peur, sachez que le jeu est malgré tout très fun à jouer, grâce à son thème et grâce à sa mécanique pleine d'action. Et enfin, pour ceux qui ont peur du syndrome des échecs, les auteurs ont eu la bonne idée d'ajouter une petite action "chance" qui offre une action tirée au sort et permet parfois des petits rebondissements à une partie qui semblait pliée. Dans Little Big Fish, il y a des magnifiques figurines de petits, moyens et gros poissons. L'objectif du jeu? Deux possibilités: soit vous parvenez à manger 5 poissons adverses, soit vous parvenez à réduire la population adverse à un seul poisson. Rien qu'en définissant les objectifs, vous sentez le conflit: on aimerait bien se multiplier pour ne pas tomber à un seul poisson, mais plus on se multiplie, plus on offre à manger à l'adversaire! A votre tour, vous pouvez jouer deux actions. Une action consiste toujours à déplacer un poisson, puis appliquer l'effet de la case sur laquelle on arrive:
Et c'est tout! C'est tout simple, super marrant à jouer, et pourtant très malin. J'adore! |
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Little Big Fish |
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L'autre moment de bonheur en compagnie de Flying Games, c'est d'avoir eu le privilège de voir, et même de jouer une partie complète, de Jurassic Snack, un jeu de Bruno Cathala, que l'on verra vraisemblablement paraître en 2018. |
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Dans Jurassic Snack, chaque joueur a son troupeau de diplodocus (des dinosaures végétariens tout bonhommes, que vous verrez sur la prochaine photo), et deux tyrannosaures (que vous voyez sur cette photo), qui n'appartiennent à personne mais qui mangent tout le monde! |
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Un peu comme dans Little Big Fish, le plateau est composé de 2x2 mini-plateaux de 3x3 cases. Au départ, on pose des tuiles de végétaux (que les diplos adorent) et les diplos de chaque joueur. Puis, on commence. Quand vient votre tour, vous faites deux déplacements. Un déplacement, c'est bouger un de vos diplos (ou un tyrannosaure) en ligne jusqu'au premier obstacle. Si un diplo s'arrête sur un jeton végétal, il le "mange": il le retourne et gagne toujours des points, et parfois une action particulière. L'une des actions est particulièrement dangereuse: faire apparaître un tyrannosaure. Quand un tyrannosaure bouge, il ne mange pas les végétaux. Heureusement, les végétaux sont des obstacles, et il est donc bon de faire apparaître un tyrannosaure dans une clairière pleine de diplos adverses :-) Et donc, quand il s'arrête sur un diplo, il le mange, le privant ainsi de la possibilité de continuer à manger et rapporter des points à son propriétaire. |
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En fin de partie, on compte les points, et celui qui en a le plus a gagné. J'ai exactement le même sentiment qu'avec Little Big Fish: c'est simple, c'est super malin et en même temps c'est super amusant. Deux coups de coeur en rafale, waw! |
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Des figurines dans des décors impressionnants |
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Et, heu... des figurines grandeur nature aussi! |
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Une petite pause pour se désaltérer. Non, je rigole... |